La photographie : un constat d'état de l'apparence
La photographie directe en lumière visible est la photographie classique que tout le monde connaît. Produite dans certaines conditions, ces images permettent d'enregistrer fidèlement l'apparence des objets et donc servir de constat d'état.
Une attention particulière est ainsi portée à :
- la neutralité des éclairages et du cadrage
Le cadrage est une vue entière de l'œuvre de face puis une série de détails rapprochés. L'éclairage est indirect. Il est composé de plusieurs lampes flash type lumière du jour avec parapluies, placées à 45° de part et d'autre de l'œuvre pour une répartition homogène de la lumière. La technique d’exposition est celle de «l’open flash»: dans le noir complet nous envoyons le nombre d’éclairs de flash nécessaire à la bonne exposition du cliché.
- la reproduction des couleurs
La chaîne graphique, de la prise de vue aux impressions, est calibrée avec un spectrocolorimètre et avec des profils ICC construits par nos soins. Les prises de vues sont systématiquement faites avec des chartes couleurs. Ainsi, les couleurs sont reproduites le plus fidèlement possible et considérée comme exactes (5 delta E entre le tableau et l'impression). L'image imprimée fournie peut ainsi servir de référence.
- l'obtention d'une bonne définition des images pour l'enregistrement des détails
Les prises de vues sont réalisées avec un boitier Hasselblad équipé d'un dos numérique Imacon de 60 millions de pixels (4000 x 5300 pixels). La vue d'ensemble est généralement faite en plein cadrage. Pour certains tableaux le justifiant, un enregistrement plus détaillé peut être réalisé avec plusieurs prises de vues à plus fort grossissement, juxtaposées pour couvrir tout le tableau. Ces prises de vues de détails sont ensuite réassemblées sur logiciel pour obtenir une image dite haute définition. On augmente ainsi la finesse des détails du tableau enregistrés, jusqu'à 50 microns (0,05mm).
Plus d'informations :
- http://www.color.org, le consortium à l'origine de la colorimétrie numérique.
- "La mesure de la couleur appliquée à la restauration, à la présentation et à la diffusion des œuvres d’art", Clotilde Boust et Jean-Jacques Ezrati, Technè, n° 26, 2007.
Photographies rasantes : révèle l'état de surface
Cet examen informe sur l’état de conservation de la surface de l’œuvre. L'œuvre est pour cela éclairée par un faisceau lumineux très dirigé formant un angle de 15° avec sa surface. Les moindres reliefs sont ainsi accentués par leurs ombres portées.
Seront ainsi localisés :
- les altérations de la couche picturale (soulèvements, cloques, réseau de craquelures),
- les déformations du support (mauvaise tension de la toile, fente et courbure d’un panneau, assemblage des planches),
- les altérations (déchirures, rayures, enfoncements).
Cet éclairage permet également d’apprécier l’écriture du peintre caractérisé par le sens du relief de la touche, les empâtements ou des gestes techniques comme l’utilisation d’incisions.