Retable d'Issenheim, photographie en lumière réfléchie @C2RMF Elsa Lambert
Voir toutes les actualités

Etude d'œuvre et Restauration : Le retable d’Issenheim

Etude et restauration d’un chef-d’œuvre de la Renaissance germanique

Publié le 01/07/2022

L’inauguration du retable d’Issenheim à Colmar le 1er juillet 2022 marque l’aboutissement d’une restauration de grande ampleur qui s’inscrit dans la continuité de plus de trente ans d’opérations d’études et de restauration menées par le musée d’Unterlinden et auxquelles le C2RMF a été étroitement associé.

Retable d'Issenheim, photographie en lumière réfléchie @C2RMF Elsa Lambert
Retable d'Issenheim, photographie en lumière réfléchie

Des campagnes d’imagerie scientifique et des analyses stratigraphiques ont été entreprises à la fin des années 1980. La restauration de la totalité du polyptyque (panneaux peints, encadrements, caisse et sculptures) est engagée après des études préalables en 2018. Elle a été conduite sur trois sites : au C2RMF (dans les ateliers de restauration du pavillon de Flore du Palais du Louvre) pour les sculptures de la caisse, au musée Unterlinden in situ pour les panneaux peints et les encadrements, dont une partie est également restaurée dans les ateliers du Centre régional de restauration et de conservation des œuvres d’art (CRRCOA) de Vesoul.

La restauration 

Les sculptures : 

L’étude préalable à la restauration des différents reliefs (prédelle, caisse et couronnement) a permis d’identifier la polychromie originale et de confirmer que les nombreux glacis sont d’origine, alors qu’ils étaient considérés comme des repeints baroques. La restauration a consisté à dégager les repeints esthétiques réalisés à la fin du XVIIIe siècle, faisant réapparaître les harmonies colorées d’origine. Ainsi, un vert clair a remplacé un rose sur les terrasses, tandis que le bleu profond des manches, du col et du bonnet de saint Jérôme a été dégagé de la couche rouge qui le couvrait.

Les peintures : 

Les panneaux peints étant, à l’exception du panneau de Saint Antoine accidenté en 1903, dans un très bon état de conservation, la restauration a consisté en un nettoyage visant à rétablir la cohérence et l’homogénéité des panneaux et de leurs encadrements. Le décrassement de la surface picturale et l’amincissement des couches de vernis oxydés ont ravivé la palette chromatique et révélé le très bon état de conservation de la couche picturale. Le nettoyage des encadrements a permis de découvrir le décor en faux marbre original. 

Les analyses 

L’étude et l’analyse de différents échantillons sont venues soutenir la restauration en apportant des informations sur la technique de peinture utilisée pour certaines zones particulières, sur certains glacis, ainsi que sur la connaissance globale de la polychromie. Elles ont révélé la richesse de la palette utilisée et le travail minutieux dans l’usage et les mélanges de pigments. De nombreux glacis ont été utilisés et l’application fréquente des glacis bleu, violet, rouge sur des feuilles d’argent a contribué à augmenter leur éclat.

Information : réduction des activités sur le site de Versailles
De juin 2022 jusqu’à fin 2025
Développements instrumentaux
La microscopie optique

Une technique aux usages différents 

Publié le 23/06/2021