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Cercueil Momiforme Géométrisé

La Momie de Ta-Iset

Contexte de l'intervention

 

La momie de Ta-Iset et son cercueil ne se distinguent pas particulièrement d'autres exemples de momies ayant été restaurées dans les ateliers du C2RMF. Deux éléments viennent toutefois renforcer l'intérêt des chercheurs et des restaurateurs.

Le premier relève de l'objet en lui-même. Laure Cadot, restauratrice indépendante, précise ainsi que si les problématiques d'association des éléments (momie, parures de cartonnage et sarcophage) sont nombreuses (initialement, font-ils tous partie du même ensemble ?), il est assez rare de les voir toujours réunis après plus de 2000 ans.

Le second élément est l'histoire de sa découverte. Après qu'une femme a apporté le cercueil à la décharge municipale, les services de la ville ont prévenu la mairie de ce qu'ils avaient entre les mains. La physionomie de l'objet permet clairement d'identifier un cercueil que l'on pourrait qualifié de "géométrisé". Ses dimensions, ainsi que les observations conduites (scanner, radiographies, lecture des inscriptions hiéroglyphiques) ont montré qu'il s'agissait d'une fillette d'environ cinq ans. Des examens et des analyses complémentaires ont été menées à l'occasion de la restauration et ont permis d'améliorer les connaissances sur cet ensemble (analyses organiques, de polychromie, datation au carbone 14, etc.).

La momie est repartie fin mars dans les réserves du musée municipal de Rueil-Malmaison en attendant son exposition. Le cercueil est quant à lui toujours en cours de restauration. Celle-ci se terminera dans le courant du mois de mai 2015. L'objet, une fois l'intervention achevée, sera photographié pour le dossier documentaire avant de rejoindre la momie et d'être présenté officiellement sur son lieu d'exposition.

 


"Toutencombrant 1er", la momie sauvée d'une... par afp

 

Observation et restauration

 

L'intervention se concentre essentiellement sur le dépoussiérage, le nettoyage et des opérations de consolidation structurelle. Après la phase de test ayant permis aux restauratrices de préciser leur protocole d'intervention, le bois et les enduits antiques - particulièrement encrassés et fragilisés par de nombreuses fissures - sont prêts à être restaurés. L'identification des essences de bois employées avait été réalisée par le musée avant son arrivée au C2RMF. Des photographies sous ultraviolet ont permis de mieux localiser les enduits originaux et ceux liés à des restaurations modernes. Cela a notamment permis d'identifier les méthodes à mettre en oeuvre.

Deux restauratrices travaillent sur ce projet qui s'étale sur une dizaine de jours (voir photos en bas de page).

L'histoire du cercueil rend cet objet singulier.

La provenance exacte du sarcophage ne peut être précisée mais de nombreux indices laissent supposer que lui et sa momie pourraient avoir circulé via des marchés parallèles. Ils ont pu être être exposés chez un ou plusieurs particuliers, au XIXe et au XXe siècle. Une attache murale, des liens et autres pas de visses tendent à prouver que le cercueil a été "bricolé pour être vendable" et exposé à la verticale. Ces traces de restauration plus ancienne, aussi infimes soient-elles, permettent certes d'obtenir des indices sur la vie de l'objet, mais elles l'ont également endommagé. Il est aujourd'hui trop délicat d'effacer certaines manipulations : ainsi retirer des clous et une planche rajoutée dans le fond de la cuve serait risqué. Il est cependant impératif d'empêcher l'oxydation des éléments métalliques. Certaines opérations antérieures ne sont donc pas réversibles et cela constitue une part majeure des choix en matière de restauration.

Si la momie a pu être datée du IIIe siècle avant notre ère (époque ptolémaïque) grâce au style des cartonnages et confirmé par la datation au carbone 14, quelques indices sur le cercueil renvoient à une période antérieure. Le visage rond sculpté sur son couvercle fait ainsi davantage penser au Nouvel Empire (de 1550 à 1070 avant J.C.), alors que la forme générale de l'objet est plus récente. Le cercueil n'aurait donc pas été conçu spécifiquement pour la fillette, des éléments plus anciens pourraient avoir été réutilisés.

 


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Publié le 28/05/2014