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ELÉMENT SCULPTÉ DU PLAFOND DE L'ARSENAL À PARIS

BIBLIOTHÈQUE DE L'ARSENAL

Publié le 31/03/2014

Un témoignage de l'art de la sculpture décorative au Grand Siècle

Parmi les pièces que voit passer l'atelier de dorure du Centre de recherche et de restauration des musées de France, les décors plafonnants sont rares. Il est d'autant plus remarquable que notre atelier ait eu affaire, dans ce cas précis, à un bois doré aussi bien documenté historiquement que celui de la bibliothèque de l'Arsenal. L'œuvre est entrée dans nos ateliers en vue de l'exposition "Un temps d'exubérance. Les arts décoratifs sous Louis XIII et Anne d'Autriche.1610-1661" (Paris, Grand Palais, 11 avril - 8 juillet 2002).

L'élément de plafond que le Centre avait à restaurer est d'un format moyen : 2,52 x 2,18 m.Présentant une division en compartiments, cette pièce a été exécutée, vers 1656-1659, pour les appartements de Charles de La Porte (1602/1608-1664), duc de La Meilleraye et grand maître de l'artillerie à l'arsenal de Paris.Il est composé de deux parties distinctes : un fond plat à décor mosaïqué avec un décor d'angles sculpté en applique aux armes de La Meilleraye ; un cadre de bois doré, de forme légèrement quadrilobée.

Une lecture rendue difficile...

A l'arrivée dans l'atelier, le plafond est d'un aspect peu plaisant : le décor polychrome est très encrassé, la couleur bleu turquoise souffre d'une altération optique sous l'effet du vernis. La dorure à la mixtion avait visiblement été dénaturée lors d'une restauration antérieure. Le plus gênant était certainement le vernis encrassé qui avait opacifié très fortement le fin damier du fond. Il fallait redonner à l'objet une unité visuelle qui rende justice à la qualité du travail d'origine. Il a donc été décidé de procéder à un allégement de vernis avec le souci constant de ne pas porter atteinte à la dorure. On a également eu ponctuellement recours à un vernis à retoucher : il n'était pas question d'opérer un revernissage d'ensemble, lequel aurait été contraire à l'esprit d'intervention minimale qui s'imposait.

Un objet en danger ?

Il était aisé de constater que les clous anciens qui bridaient les branchages de laurier décoratif avaient provoqué de nombreuses cassures. La sculpture était lacunaire en quelques endroits. Certaines chevilles manquantes avaient été remplacées par des pointes. Surtout, quelques assemblages structurels jouaient. Des risques de pertes d'éléments n'étaient donc pas à exclure. Face à cette situation, on a décidé une remise en ordre mesurée qui permette d'assurer la cohésion de la structure et du décor sculpté.Quant à la dorure à la détrempe du cadre, elle était très usée sur l'ensemble de la moulure.

Quelques soulèvements d'apprêt étaient à noter.

On voit le résultat, tant de la remise en ordre structurelle que celui du nettoyage.

Une intervention minimaliste :

Le choix de la restauration, en accord avec les responsables de l'œuvre, s'est voulu minimaliste et s'est orienté vers des mesures conservatoires. On a choisi notamment de ne pas restituer la sculpture dans les parties lacunaires. Seules quelques lacunes vraiment gênantes à l'œil ont été réintégrées sur la moulure du cadre. Les petits accidents et usures de l'or ont été retouchés à l'aquarelle.

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