Jessica Legendre et David Bourgarit, agents au C2RMF, département Recherche, groupe Objets, faisant une démonstration de l’instrument @C2RMF/Alexis Komenda
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Le LA-ICP-MS, Un nouvel instrument de Recherche

Spectromètre de masse à plasma à couplage inductif par ablation au laser

Publié le 24/11/2023

Le 19 octobre 2023, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a eu la joie de célébrer l’inauguration d’un nouvel instrument destiné à l’étude des matériaux du patrimoine : le LA-ICP-MS, un spectromètre de masse à plasma à couplage inductif par ablation au laser. De nouvelles perspectives de recherches s’ouvrent aux chercheurs et responsables des collections. 

Un nouvel instrument au service de la Recherche

L’instrument qui a été inauguré est un complément indispensable aux techniques déjà disponibles au C2RMF et au sein de la communauté francilienne des sciences du patrimoine. Il est apparu en effet nécessaire d’aller plus loin dans la sensibilité à certains éléments chimiques, plus loin dans l’imagerie chimique, plus loin dans l’exploration des couches présentes en surface des œuvres. Il fallait aussi pouvoir proposer, aux côtés de l’analyse chimique élémentaire, la possibilité d’un autre type d’analyses, en l’occurrence l’analyse isotopique. 
C’est tout cela que permet la spectrométrie de masse et son couplage avec l’ablation au laser. C’est encore plus qu’offre ce prototype unique au monde développé exclusivement pour le C2RMF. Le bras déporté permet en effet de s’affranchir de la limitation aux objets de petite taille imposée habituellement par ce type d’instrument. On peut dorénavant placer devant le laser des œuvres de très grandes dimensions.
 

Le C2RMF : un centre de Recherche en perfectionnement constant

En qualité de service à compétence nationale du Ministère de la Culture, le C2RMF a pour mission, entre autres, de constituer, en collaboration avec les responsables de collections, une documentation sur les matériaux des œuvres des musées et plus généralement des collections patrimoniales. Ces matériaux sont très divers et souvent difficilement accessibles : limiter au strict minimum le côté invasif des techniques analytiques est une préoccupation constante. Par conséquent, documenter ces matériaux, autrement dit en déterminer la nature constitue souvent une gageure : il faut pouvoir dire beaucoup à partir de peu. Pour ce faire, le C2RMF mène une veille technologique permanente autour des dernières méthodes d’analyse disponibles, qu’il doit ensuite adapter aux contraintes très particulières qui sont les siennes. L’accélérateur NEW AGLAE en est l’exemple le plus manifeste, qui depuis plus de vingt ans draine autour de lui des équipes françaises et internationales de renommée mondiale impulsant, aux côtés des agents du C2RMF, des développements instrumentaux et des programmes de recherche majeurs. La plateforme ATRAMAP est née dans ce sillage. Grâce au soutien financier de la région Ile de France et du Ministère de la Culture, ATRAMAP va pouvoir grandir. 

Jessica Legendre et David Bourgarit, agents au C2RMF, département Recherche, groupe Objets, faisant une démonstration de l’instrument @C2RMF/Alexis Komenda
Jessica Legendre et David Bourgarit, agents au C2RMF, département Recherche, groupe Objets, faisant une démonstration de l’instrument

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de neuf partenaires qui ont accepté de s’associer au C2RMF pour préparer puis développer cet ambitieux projet : deux musées nationaux (le Musée du Louvre et le MAN), un laboratoire du ministère de la Culture dédié à l’étude et à la conservation du patrimoine (LRMH), un laboratoire du CEA/CNRS (LAPA/NIMBE) et quatre laboratoires CNRS/Universités qui se consacrent à l’archéologie et à l’archéométrie (ARSCAN, LGP, MSHM, TEMPS), et enfin, une école française à l’étranger (Ecole française d’Extrême Orient)

Il y a donc lieu de se réjouir, car derrière les verrous méthodologiques qui s’apprêtent à sauter, une pléthore de nouvelles découvertes attend les acteurs du /des patrimoines. Autour de cette plateforme et des collections en attente de documentation, ce sont de nouvelles recherches et de nouvelles collaborations qui s’annoncent, avec, pour commencer, les partenaires du projet ATRAMAP. Dans les prochaines semaines, le C2RMF va ainsi pouvoir analyser le groupe statuaire de Taharqa et Hémen, l’une des plus fameuses œuvres égyptiennes du musée du Louvre. En parallèle, un portail va être mis en place pour formaliser les demandes d’accès à la plateforme. Un conseil scientifique composé d’une dizaine de membres, dont le rôle sera notamment d’évaluer et sélectionner ces demandes va également être créé. L’ouverture de la plateforme à l’ensemble de la communauté du DIM PAMIR sera rendu possible grâce au soutien des partenaires du C2RMF.
 

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