Portrait du duc d'Aumale
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Restauration : Portraits du duc et de la duchesse d'Aumale par F.X. Winterhalter

Redécouverte et restauration de deux portraits originaux déposés par le château de Versailles au musée Condé

Publié le 24/05/2022

Une redécouverte dans le cadre du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale :

Les opérations de récolement décennal menées par le château de Versailles ont permis de mettre au jour le portrait original du duc d'Aumale (fig 1) peint par Franz Xaver (1805-1873) Winterhalter en 1843 qui n'était alors connu que par des répliques d'atelier. Dans le cadre des célébrations du bicentenaire de la naissance du prince d'Aumale (1822-2022), le tableau sera déposé par le château de Versailles, comme le Portrait de la duchesse (fig 2), réalisé en 1845 et jusqu’à présent en dépôt au musée national du Château de Compiègne, au Musée Condé de Chantilly.

Les grandes étapes en cours et à venir de la restauration :

Les deux tableaux seront restaurés grâce au mécénat des Amis du Musée Condé. La restauration du support et le nettoyage de la couche picturale se dérouleront dans les ateliers du C2RMF. Les phases de réintégration seront effectuées face au public au Musée Condé.  

Figure 3, Frans Xaver Winterhalter, image en infrarouge, Portrait du duc d'Aumale, 1843
Figure 3, Frans Xaver Winterhalter, image en infrarouge, Portrait du duc d'Aumale, 1843

Les deux tableaux ont été confiés aux restauratrices Florence Adam (couche picturale) et Chantal Bureau (support). Le Portrait du duc étant très fragilisé par de nombreuses déchirures, avant le nettoyage, Chantal Bureau a consolidé la peinture et effectué des fils à fils sur chaque déchirure : cela consiste à placer des fils préalablement trempés dans un adhésif plus ou moins à la perpendiculaire de la déchirure. L’objectif est de rapprocher les lèvres des déchirures au maximum et de consolider la toile. Un doublage c’est-à-dire le collage d’une nouvelle toile au revers de la toile originale afin de la soutenir et la renforcer a été réalisé. Le Portrait de la duchesse d’Aumale était dans un meilleur état de conservation et n’a pas nécessité qu’une consolidation du support.

Au niveau de la couche picturale, les deux portraits ont été décrassés et les vernis altérés – qui donnent un aspect jauni aux tableaux – ont été allégés afin de retrouver une gamme de couleurs plus proche de celle utilisée par Winterhalter.

Les opérations de support et de nettoyage se sont terminées en juillet 2022. Les œuvres ont alors regagné le musée Condé pour la phase de réintégration qui consiste à effectuer des retouches sur les zones de manques (ou lacunes). La restauration conjointe des deux tableaux permettra d’obtenir un degré homogène d’intervention.   

Etudier l’histoire matérielle et les techniques de Franz Xaver Wintherhalter :    

Cette restauration sera aussi l’occasion d’explorer les techniques mises en œuvre par Winterhalter, peintre très réputé du XIXe siècle qui exécute notamment les portraits de la famille royale. Il est entouré d’un atelier qui réalise de nombreuses répliques.

Ainsi, les toiles des deux portraits portent le tampon « Au spectre solaire » du marchand de toiles et de couleurs de la maison Colcomb-Bourgeois fondée par Charles Bourgeois et reprise par son gendre James Colcomb. Il est attesté que le peintre se fournissait chez ce marchand. La toile est à armure sergée, tissage plus coûteux qu’une armure toile courante, preuve d’un soin apporté. La campagne photographique en lumière visible, sous fluorescence d’ultraviolet, en infrarouge et infrarouge fausses couleurs, en lumière rasante apporte aussi des éléments. Le cliché sous réflectographie infrarouge a ainsi révélé des repentirs très importants, c’est-à-dire des changements de composition dans le Portrait du duc d’Aumale (fig 3). Cela renforce la certitude du caractère autographe du tableau. Le peintre avait positionné les bras, le chapeau, le gant (fig 4 et 5) ou encore les jambes, particulièrement la droite, d’une autre manière. Des modifications similaires apparaissent dans Le Portrait du duc de Nemours exécuté la même année par Winterhalter et conservé au château de Versailles. Quelques repentirs apparaissent aussi dans Le Portrait de laduchesse d’Aumale notamment dans sa robe (fig 6).  Des investigations plus approfondies se basant sur les photographies sous fluorescence d’ultraviolet et infrarouge fausses couleurs mais aussi les ressources scientifiques comme des analyses IRTF (menées par Dominique Martos-Levif), historiques et de documentation du C2RMF permettront probablement d’identifier certains pigments employés par l’artiste.

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