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Programme de Recherche : le pigment du Bleu Prusse

Chemistry, Commerce, and Colour in Eighteenth-Century Paris. Un pigment rococo ? Enquête sur les mondes sociaux du Bleu de Prusse à Paris au dix-huitième siècle.

Publié le 09/05/23

A vocation interdisciplinaire, construit au carrefour entre les sciences humaines et sociales et les sciences physico-chimiques, ce projet, publié dans la revue Art History, entend faire l’histoire d’un pigment nouveau, le bleu de Prusse, inventé à Berlin vers 1706, au moment de ses premières expérimentations et appropriations chimiques, esthétiques et socio-économiques dans le Paris du dix-huitième siècle. A partir de sources hétérogènes (tableaux anciens, analyses physico-chimiques, archives notariées, littérature technique….), cette enquête veut mesurer l’utilisation de ce pigment par les peintres de l’Académie royale de peinture et l’inscrire dans les réseaux d’approvisionnement en matériaux d’artistes dans le Paris des Lumières.

 

Un projet pluridisciplinaire

échantillon de fils de soie, Manufacture Impériale des Gobelins, 1813
Echantillon de fils de soie, Manufacture Impériale des Gobelins, 1813. Paris: Archives nationales de France (F/12/2252) : © Charlotte Guichard and Hannah Williams

Le projet vise ainsi à éclairer les acteurs sociaux impliqués dans les innovations autour du bleu de Prusse — apothicaires, chimistes, peintres, mais aussi marchands épiciers et entrepreneurs. Il entend comprendre plus finement les recettes et les arts de faire à l’origine de ce nouveau pigment, en confrontant sources physico-chimiques et sources historiques. Enfin, il espère restituer les contextes socio-économiques locaux qui rendirent possible l’innovation et l’appropriation de ce nouveau pigment dans la peinture produite et exposée à Paris au dix-huitième siècle en lien avec les développements majeurs de la chimie.

 

 

Le Bleu de Prusse

Au dix-huitième siècle, juste avant la production de masse et la commercialisation du matériel des artistes, la couleur est devenue un espace vibrant d'invention scientifique, d'expérimentation artistique, de progrès technologique et de succès commercial.


Le "bleu" en particulier - de l'indigo au bleu de Prusse - est devenu un lieu d'entreprenariat et d’innovation, passant du microcosme du laboratoire, de l'usine, de la boutique et de l'atelier au macrocosme du commerce mondial et de la circulation internationale des connaissances scientifiques et des produits.

Nicolas Lancret - Pleasure of bathing
Nicolas Lancret, Pleasures of Bathing, c. 1725. Oil on canvas, 97 × 145 cm. Paris: Musée du Louvre. Photo: © RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Jean-Gilles Berizzi.

Le bleu de Prusse, découvert au début du XVIIIe siècle, est souvent décrit comme une couleur révolutionnaire qui a instantanément transformé les palettes et les pratiques des peintres. Fondé sur une description détaillée de l'histoire artistique, chimique et commerciale du pigment à Paris, cet article revient sur le récit légendaire du bleu de Prusse en relatant son histoire et son développement de manière plus granulaire. Il reconstruit la chaîne opératoire du bleu de Prusse à travers les laboratoires des chimistes, les usines des fabricants, les boutiques des marchands de couleurs et les ateliers des artistes.

Mettant l'accent sur les intersections entre les mondes de l'art, de la chimie et du commerce, cet essai souligne l'impact transformateur du pigment dans l'histoire plus large des matériaux des artistes. En apportant un nouvel éclairage sur l'histoire du bleu de Prusse, cette étude propose également une approche méthodologique interdisciplinaire des matériaux d'artistes par le biais de l'histoire de l'art, de l'histoire sociale et de la science de la conservation.

 

Découvrir la publication dans son intégralité

 

Responsabilité scientifique :
Anne-Solenn Le Hô : ingénieure de recherche au C2RMF-IRCP-PSL université et responsable du Groupe Peinture
Charlotte Guichard : directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’ENS
Hannah Williams : historienne de l’art à l’université Queen Mary de Londres.

Partenariat : IHMC/C2RMF


Financement : DIM Matériaux anciens et patrimoniaux

 

 

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