Sobriété énergétique
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Conservation préventive : sobriété énergétique

Retour sur les résultats du questionnaire sur la sobriété énergétique dans les musées

Merci !

Le département de la conservation préventive du C2RMF remercie chaleureusement les répondants au questionnaire diffusé à l’été 2023. L’enjeu était de déterminer l’impact de la transition énergétique sur vos pratiques et, in fine, de vous proposer des préconisations ou pistes d’actions à mettre en œuvre pour une conservation plus durable.

Le panel de musées ayant répondu est assez varié : musées nationaux / territoriaux, grands établissements parisiens et institutions plus modestes en région, 80% des départements métropolitains représentés, etc. Néanmoins, seuls un peu plus de 15% des musées de France ont répondu au questionnaire (199 réponses), ce qui invite à apprécier les résultats avec prudence. Il semble en outre que la très grande majorité des répondants s’intéresse de près au sujet et a déjà mis en place un certain nombre de mesures en faveur d’une conservation durable des collections : bravo à eux pour le travail accompli !

Les grandes tendances

  • Les nouvelles circulaires ministérielles : une simple adaptation aux pratiques actuelles

Près des trois quarts des musées répondants avaient eu connaissance des deux circulaires ministérielles de 2022 (circulaire n°6343/SG du 13 avril 2022 sur les conditions de chauffage des bâtiments de l’État et circulaire n°6363/SG du 25 juillet 2022 sur l’exemplarité des administrations de l’État en matière de sobriété énergétique). Les consignes indiquées dans les circulaires ont très largement été perçues comme une simple adaptation (82%) et étaient déjà appliquées par plus de la moitié des répondants (52%).

  • Un assouplissement des consignes climatiques

Dès l’automne 2022, 30% des répondants ont changé les consignes de température et humidité relative dans les espaces de conservation des collections ; près de 20% ont mis en place des mesures compensatoires, notamment le renforcement de la veille sanitaire. Pour le moment, très peu (moins de 5%) ont constaté des altérations (principalement des moisissures) sur les collections suite aux changements mis en place. Parmi les musées bénéficiant d’une régulation du climat dans les espaces de conservation (près de 90% des répondants), plus des trois quarts adoptent désormais des consignes sous forme de plages climatiques et non plus de valeurs cibles ; plus de la moitié accepte également une variation saisonnière des consignes.

  • Des aménagements à poursuivre et pérenniser

Plus de 85% des répondants envisagent de mettre en place, à moyen ou long terme, des mesures en faveur de la sobriété énergétique et de la conservation durable, notamment le changement du système d’éclairage (près de 50%), la pérennisation du changement de consignes climatiques (près de 50% également), ou encore des travaux d’isolation (plus de 35%). Près de 60% des répondants avaient par ailleurs bénéficié ces dernières années de travaux ou d’aménagements en ce sens, parmi lesquels le changement du système d’éclairage (plus de 30%), des travaux d’isolation (6%) ou encore le remplacement des fenêtres (3,5%).

Préconisations et pistes actionnelles

Sur la base des réponses apportées au questionnaire, nous rappelons ici un certain nombre de propositions, concernant notamment la gestion du climat, en faveur de la conservation durable des collections :

  • Si l’institution bénéficie d’une régulation du climat (T° et HR) dans les espaces conservant les collections, il est recommandé de définir une plage climatique de conservation et non plus des valeurs cibles. Cette plage climatique doit être établie en fonction des matériaux constitutifs des œuvres et du climat historique des collections. Elle peut être assez large : on considère aujourd’hui qu’une HR comprise entre 40% et 60% et une T° comprise entre 15°C et 25°C ne constituent pas de danger pour la majorité des œuvres. Elle doit néanmoins présenter une certaine stabilité : les chocs climatiques et les grandes fluctuations de température et d’humidité relative étant néfastes pour la conservation des collections, il est conseillé de faire varier progressivement le climat.
  • Cette plage climatique de conservation peut légèrement varier en fonction des saisons : on peut ainsi accepter des valeurs de température un peu plus chaudes en été et plus fraîches en hiver. Les éventuelles fluctuations doivent encore une fois être progressives.
  • Lors d’expositions temporaires, les exigences climatiques demandées par le prêteur doivent être en adéquation avec les conditions climatiques habituelles de conservation des œuvres, et non viser un idéal supposé de conservation.
  • Pour les objets particulièrement sensibles, qui nécessiteraient un contrôle plus strict, on peut envisager un aménagement sur-mesure, comme par exemple un conditionnement micro-régulé (vitrine climatique, utilisation d’un matériau tampon tel que le gel de silice…)
  • La réalisation d’une étude climatique des salles de l’institution permet d’avoir une meilleure connaissance du climat et de ses variations et, in fine, de prendre des mesures correctives ou compensatoires plus adaptées et éventuellement moins coûteuses.
  • L’intensification de la veille sanitaire des collections permet de détecter l’apparition des altérations et d’intervenir le cas échéant (se reporter, pour mémoire, au tableau présenté en annexe).

Pour aller plus loin

Annexe l'impact du climat.PNG
Information : réduction des activités sur le site de Versailles
De juin 2022 jusqu’à fin 2025
Développements instrumentaux
La microscopie optique

Une technique aux usages différents 

Publié le 23/06/2021