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PAYSAGES SONORES ET ESPACES URBAINS DE LA MÉDITERRANÉE ANCIENNE

Connaissance des instruments de musique des sociétés antiques (Egypte, Mésopotamie, Grèce, Rome)

Publié le 11/06/2015

La fabrique du sonore dans l'Antiquité

Les nouvelles technologies et l'analyse des matériaux contribuent à la connaissance des instruments de musique des sociétés anciennes. Dans le cadre du programme de recherche Paysages sonores et espaces urbains de la Méditerranée ancienne, plusieurs chercheurs issus de disciplines et d'instituts variés se sont intéressés à ces objets qui témoignent de pratiques culturelles bien spécifiques. Leur étude nous renseigne sur l'histoire matérielle, l'histoire des techniques et bien entendu l'histoire de la musique.

Les collections du Musée du Louvre ont été privilégiées. Elles renferment à elles seules plusieurs harpes, des flûtes, une salpinx (Myrina), des percussions et des sistres fabriquées à différentes périodes et produites dans l'ensemble du pourtour méditerranéen. Un second lot d'instruments provient de Pompéi, comprenant cinq cornua (grandes trompettes circulaires) et cinq paires de cymbales.

Protocole d'analyse

Un premier objectif est de mettre au point un protocole d'analyse et de restauration qui tient compte de la spécificité de ces objets, c'est à dire de leur fonction d'instruments de musique. Le second objectif est de documenter au mieux les objets et répondre à plusieurs interrogations en fonction de trois approches complémentaires :

  • comprendre les techniques de fabrication de l'instrument et caractériser les matériaux utilisés ;
  • déterminer le fonctionnement mécanique et les techniques de jeu par l’étude des traces d’usage ;
  • tester le rayonnement, la puissance et la capacité sonore de ces objets.

Selon l’état de conservation des instruments, les approches seront différentes et il revient à chacun des partenaires de définir le protocole d’analyse propre à l’objet dont il est responsable : analyses non destructives ou sur prélèvements, restauration, modèle numérique et réalisation éventuelle d’une copie. Sur les artefacts trop fragiles, certains examens ne pourront être réalisés et la restauration peut aussi s’avérer risquée. Dans certains cas, le recours aux analyses non destructives sera suffisant. Des prélèvements seront parfois entrepris, leur analyse ouvre l’accès à de très précieuses informations (provenance, technique, datation). En fonction des éléments disponibles et des résultats obtenus, les études menées pourront conduire à approcher les sonorités produites par l’objet original.

Le rôle du C2RMF

Les équipes du C2RMF sont responsables de l'étude des instruments en métal, sous la direction de Benoît Mille, chargé des études métallurgiques. Un stage de six mois est d'ailleurs consacré à l'examen du métal comme artefact producteur de son. Margaux Tansu (ENSCR) participe ainsi à l'analyse de la composition élémentaire des prélèvements disponibles.

© Musée du Louvre / C. Décamps

Le corpus est notamment composé des cornua et des cymbales de Pompéi. La composition élémentaire permettra en premier lieu d'identifier la nature des alliages utilisés pour fabriquer les différentes pièces composant chacun des instruments. La même nuance d'alliage est-elle utilisée pour chacune des parties constituant une paire de cymbales ? Pour les cornua, d'où provient le métal utilisé ? Si par exemple les spectres d'impuretés sont identiques, il y a de très fortes chances qu'elles constituent un lot homogène fabriqué dans un même atelier. Le détail des examens et analyses portés sur ces instruments est présenté dans l'actualité dédiée à l'intervention au Musée Archéologique de Naples.

L’analyse archéométrique des instruments à corde du département des Antiquités Egyptienne du musée du Louvre a commencé fin 2014 sous la direction de Sandrine Pagès-Camagna, responsable des études de polychromie au C2RMF. Elle conduira à identifier la nature des bois, des cuirs, des fibres et des pigments employés dans leur fabrication.

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