Bande Anne de Clève
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Portrait d’Anne de Clèves - Restauration

Publié le 29/05/2024

@C2RMF/Thomas Clot – Image numérique en lumière réfléchie, couleurs, après intervention
Image numérique en lumière réfléchie, couleurs, après intervention

La restauration s’inscrit dans la programmation du département des peintures du Louvre. Le dossier imagerie du C2RMF a permis la réalisation de deux études préalables de faisabilité de la restauration.

L’œuvre représente Anne de Clèves en 1539, future reine d’Angleterre, quatrième épouse d’Henri VIII. Elle a été acquise par Louis XIV en 1671 auprès d’Everhard Jabach.

Elle est peinte sur un parchemin (nature indéterminée) marouflé sur toile et monté sur châssis à traverse horizontale et clefs. En périphérie, des ajouts de six pièces de parchemin non originales, sont visibles. 

La plus ancienne mention de restauration connue fût effectuée par François-Louis Collins . Ensuite les archives ne révèlent aucune intervention jusqu’au milieu du XXe siècle. A partir de 1939 il y a des confusions dans la nature du support entre parchemin et papier. La fiche de santé nous permet d’avoir connaissance de décollements récurrents du parchemin, suivis de refixages successifs conduisant à la mise sous verre de l’œuvre en 1953. 

Le dossier d’imagerie scientifique a mis en évidence la technique d’Holbein. La reflectographie infra-rouge révèle un dessin modulé avec une mise en place des ombres ainsi qu’un travail de plus grande précision pour le visage, la coiffe et les mains. Dans le décor du galon du décolleté de la robe, deux motifs sont très aboutis, tandis que les autres non visibles sur l’image, ont probablement été exécutés par son atelier. 

Le manque de planéité du support, les déchirures, les décollements, ainsi que l’encrassement prononcé et les couches épaisses et irrégulières de vernis oxydé ont imposé une restauration fondamentale du support et de la couche picturale.

La restauration a débuté par le nettoyage de la couche picturale. L’enlèvement de l’épais repeint foncé sur le fond constitué de deux couches bleu d’azurite était l’un des enjeux majeurs de cette restauration. Les solvants lourds risquant d’atteindre le parchemin et d’altérer l’azurite, les repeints ont été dégagés mécaniquement. Il est apparu après l’enlèvement des repeints et allégement du vernis, que l’œuvre était dans un bon état de conservation. L’azurite avec ses nuances variant en fonction de son épaisseur n’avait pas été impactée par l’altération du brunissement. En revanche les laques rouges de sa robe présentaient de nombreuses zones de déplacage.
 

@C2RMF/– Image numérique en lumière rasante, avant intervention.
Image numérique en lumière rasante, avant intervention.

Libérés des épaisseurs de vernis et de repeints, les bords déformés et décollés, ont retrouvé une certaine souplesse favorable au traitement du support. L’intervention sur ce dernier a consisté à la dépose des ajouts de parchemin non originaux en les remplaçant par des incrustations de papier japonais dans les coins pour rétablir une continuité de surface entre ajouts et partie originale. Pour rétablir la tension de l’ensemble, des bandes de papier ont été intercalées entre la toile et le parchemin. La phase de masticage puis celle de la réintégration illusionniste des lacunes étaient des plus traditionnelles. Les usures les plus prononcées et les déplacages de laque dans le tissu rouge ont été repiquées.

En dernier lieu l’œuvre a été protégée des variations climatiques  grâce à la réalisation d’une boîte-rehausse sur mesure.

Le nettoyage a rétabli les valeurs et les couleurs, redonnant à la figure son volume tout en la détachant sur le fond bleu lumineux. Cette restauration a aussi préservé l’essence même du support, perceptible dans cette nouvelle restitution visuelle.

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