Vierge Bulliot
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Restauration : la Vierge Bulliot – Episode 2

épisode 2 : A la découverte des différentes phases de restauration d’une œuvre unique

Publié le 04/10/2023

Après son étude et une première intervention de restauration en 2020 dans les ateliers du C2RMF, la restauration de la Vierge à l’enfant dite Vierge Bulliot se poursuit (pour voir les premiers épisodes de cette chronique ici. Pour cet épisode une attention particulière sera portée sur le raffinement de la polychromie, et notamment les brocarts appliqués.

 

Une nouvelle campagne de restauration exceptionnelle depuis 2020

Fig 1 : La Vierge Bulliot avant la deuxième phase de restauration
Fig 1 : La Vierge Bulliot avant la deuxième phase de restauration

En 2020, une étude préalable en vue d’une nouvelle restauration a été menée à l’initiative du Musée d’Autun, à l’occasion de l’exposition « Miroir du Prince « L’âge d’or » du mécénat à Autun (1425 — 1510) » de juin à septembre 2021. Une étude de la polychromie et une campagne d’imagerie scientifique complète ont été réalisées. Ces analyses permettent de mieux comprendre l’histoire matérielle de l’œuvre et sont une aide pour la restauration, effectuée en plusieurs étapes.

Dominique Faunières, en charge de la restauration, a procédé dans une première phase à un nettoyage de la polychromie très encrassée. Cette première phase de restauration a également permis d'améliorer quelques problèmes structurels et de faire des sondages pour mieux comprendre et connaître l’état de conservation du décor d'origine.

En juin 2023, une souscription a été lancée par la ville d'Autun, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine afin de poursuivre les travaux commencés. Cette restauration exceptionnelle vise à mettre en valeur la polychromie originelle partout où cela sera possible, tout en veillant à respecter l’équilibre coloré.  

Les brocarts appliqués et le raffinement de la polychromie révélés

Les brocarts appliqués sont des décors polychromés apposés sur la surface de l’œuvre, destinés à imiter en relief des étoffes précieuses. Ce décor fait de la Vierge Bulliot la première sculpture en France à utiliser cette technique. Retirer les repeints est un travail complexe, effectué au scalpel sous loupe binoculaire. Mais plus la restauration avance, plus se révèle le raffinement du décor et la richesse de sa polychromie.

Fig 2 : Dominique Faunières restaurant la Vierge Bulliot @C2RMF_BAL
Fig 2 : Dominique Faunières restaurant la Vierge Bulliot

La fenêtre de dégagement sur une partie du manteau de la Vierge (Fig 3) a permis de mettre à jour le brocart décoré de fins motifs d’aigles aux ailes éployées. On sait qu’à l’origine, ces oiseaux étaient dorés sur fond bleu de lapis-lazuli, élément rare au XVe siècle dû à la préciosité de cette sculpture ou à l’importance de cette commande. La bordure du manteau de la vierge est agrémenté de délicats motifs floraux, tout comme les manches de sa robe de dessous. Des fleurettes blanches ornent également la couverture rouge de l’enfant, tenue par des galons dorés.

L’enjeu est aussi de se rapprocher le plus possible de l’idée initiale de l’œuvre. En effet, le manteau originalement doré de la Vierge présente aujourd’hui une couleur orangée. La re-dorure appliquée par-dessus à une époque postérieure à la création de l’œuvre sera donc conservée, afin de préserver l’harmonie colorée pensée en premier lieu par l’artiste.

Une restauration des carnations ?

Des études sur les carnations originales sont également menées aux ateliers du C2RMF. Cela permettra de voir quelles restaurations seront possibles, en fonction de l’état des couches sous les repeints et de l’estimation du coût des opérations.

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