Épisode 1 : Une vierge à l’enfant unique, aux restaurations successives
Publié le 26/05/23
La Vierge Bulliot est arrivée au C2RMF pour de nouvelles restaurations après des passages succesifs aux ateliers depuis 1994. Le développement de nouveaux objets techniques d'analyse et de conservation-restauration permet avec le temps d'afiner les travaux sur les oeuvres comme c'est le cas pour cette vierge à l'Enfant.
Description de l’œuvre :
Cette Vierge à l’Enfant, dite Vierge Bulliot ou Vierge d’Autun est une statue en pierre calcaire polychromée provenant de l’église autunoise Notre-Dame du Châtel et attribuée à Claus de Werve.
Elle aurait orné l’autel de la chapelle Saint-Sébastien, édifiée en 1428 par Nicolas Rolin (1376-1462), chancelier de Bourgogne, jusqu’à la démolition de l’édifice en 1793. Durant la seconde moitié du XIXe siècle elle est transmise à Jacques-Gabriel Bulliot (1817-1902), membre de la société Éduenne. En 1954, elle est cédée au Musée Rolin à laquelle elle appartient encore aujourd’hui.
Cette œuvre est unique du fait de la figuration de Jésus emmailloté, alors qu’il est habituellement représenté comme un jeune enfant, et de la tendresse maternelle qui se dégage de la figuration de la Vierge sans couronne.
Une première restauration d’ampleur en 1994 et 1995 par Jean Délivré
En 1994-1995, la statue a fait l’objet d’une restauration de sa polychromie originelle masquée par une couche de peinture ajoutée au XVIIe siècle. Cela a permis la redécouverte des carnations, le dégagement de l’or de la chevelure et du manteau, la découverte des motifs de fleurettes sur le socle de verdure et de la lange rouge de l’Enfant, ponctué de fleurs d’or, autrefois entièrement bleu, permettant ainsi une lecture plus complète de l’œuvre. Mais, faute de crédits les travaux de restauration ont été avortés.
Une nouvelle campagne de Restauration
Nouvelle campagne à l’occasion de l’exposition des beaux-Arts de Dijon, L’Art à la cour de Bourgogne du 28 Mai 2004 au 15 Septembre 2004 :
En 2004, la statue doit être rénovée à nouveau afin d’être exposée dans le cadre de l’exposition « l’Art à la cour de Bourgogne » présentée au musée des Beaux-Arts de Dijon.
La reprise du projet de restauration pose diverses questions, à commencer par le dégagement des brocards, partie la plus usée de la sculpture, qui représente une action délicate et couteuse. L’intervention sur le manteau d’hermine s’impose car la polychromie disgracieuse du XVIIIe siècle nuit à une restitution satisfaisante de l’ensemble.
La photographie et l’imagerie scientifique ont permis tout au long des analyses de choisir des instruments de restauration adéquats et de conclure sur le dégagement complet de la couche picturale déposée au XVIIIe siècle en plus des reconstitutions formelles locales afin de combler les petits accidents de surface. On peut voir si dessous l'état de la cape révélé par la fluorescence ultraviolet qui permet d'établir un plan d'action grâce aux couleurs révélées.
Une technique aux usages différents